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Thursday 3 March 2011

La jeunesse, le cauchemar du DRS en Algerie.



« Si on compte sur la classe politique actuelle pour réaliser le changement et restaurer les valeurs de la démocratie et l’ordre citoyen, on se trompe, on s’illusionne », dira un opposant algérien en exil, au soir de la marche du 26 février dernier qui s’est soldée par un autre échec. Et d’ajouter : « Notre génération a échoué ; elle n’est plus qualifiée pour guider le peuple, à cause de son paternalisme utopique, de son caractère assimilationniste et ses compromissions avec l’ordre établi. Cependant, une chose est sure : l’année 2011 sera celle du changement. Le changement se produira non grâce à nous, mais malgré nous par la volonté de la jeunesse. C’est ce qui fait peur le plus aux généraux du DRS ».
Désormais, le DRS ne peut plus compter sur une classe politique qui craint autant que lui la fin de ses privilèges et de son règne. Le refus de la jeunesse de répondre aux appels de la classe politique sonne déjà comme un apocalypse qui sévira brièvement mais terriblement, comme ce fut le cas en Tunisie et en Egypte. Aussi depuis quelques semaines, dans un climat de stupeur et d’angoisse, le pouvoir tente de vider par journaux interposés et leaders politiques, la rue de sa colère et de caresser dans le sens du poil cette jeunesse née dans les décombres d’une sale guerre et qui a grandi au sein de la violence. De la baisse des prix des produits de larges consommation à l’allégement des contraintes du service national aux personnes âgées de plus de trente ans en passant par les enveloppes supplémentaires de quatre milles milliards de centimes allouées aux wilayas, l’abrogation des décrets comme celui lié à l’université, l’octroi de prêts aux jeunes chômeurs et la levée de l’état d’urgence, le régime d’Alger ne cesse de céder et de concéder concession sur concession pour faire oublier à la jeunesse sa principale revendication qui est celle de la légitimité populaire, de la démocratie, du changement par le départ du DRS.
Alors que des bruits de plus en plus assourdissants sur un éventuel remaniement aux plus hauts sommets de l’Etat font le tour du pays, de jeunes officiers intègres ne cachent plus leur courage et leur désapprobation devant une hiérarchie prédatrice que l’age avancé et la voracité ont rendu sénile et inapte à gouverner et a se placer au cœur des attentes de notre époque. Selon des sources généralement bien informées, le haut commandement de l’ANP serait en proie à un vent de mutinerie mené par de jeunes officiers depuis la chute des deux dictatures en Egypte et en Tunisie. Interrogées à ce sujet, nos sources indiquent que « l’état d’urgence n’est qu’un artifice pour terroriser toute voix discordante et avoir la main mise sur les richesses du pays. Avec ou sans état d’urgence, c’est toujours le DRS qui tire les ficelles en dirigeant le pays derrière le rideau. Et cette réalité, les jeunes officiers ne l’ignorent pas. »  De jeunes officiers conscients de la gravité de la situation et de la perversité des institutions, ne cessent d’être attentifs à la rue pour se joindre à « la révolution. » « Il ne faut plus confondre l’armée avec le DRS qui retient en otage la république. Les attributions du DRS ne sont pas constitutionnelles. L’Algérie est le seul pays au monde officiellement dirigé par un service de sécurité clandestin depuis 1957. Les institutions civiles telles que les deux chambres et la présidence ne servent en réalité que de paravent au DRS qui s’est transformé au fil du temps en oligarchie militaro financière avec ses réseaux  de faux opposants chargés de surveiller l’action et la pensée de la société et de corrompre l’imaginaire collectif », ajoutent encore nos sources.
De même, les étudiants, futures élites du pays, ne sont pas en reste. De nombreux comités et coordinations locales se sont constitué depuis « la révolution tunisienne », avec la détermination politique et idéologique de poursuivre la dynamique du changement et de se défaire de la tutelle d’une classe politique jugée anachronique et dépassée par les événements. C’est le cas notamment à Alger, Boumerdes, Tizi-ouzou, Oran, Setif, Bejaia, Constantine et Annaba. « Nous voulons être au cœur des attentes de notre société », dira en substance un étudiant de la coordination de l’université Mouloud Mammeri, à Tizi ouzou, qui déplore cependant l’attitude irresponsable des partis qui tentent de caporaliser leur mouvement. « Nous sommes conscients des tentatives de récupération et de noyautage qui ciblent notre mouvement. On n’est pas une confrérie villagiste,  nous voulons mettre sur pied une coordination nationale autonome et représentative en mesure de soutenir le changement auquel aspire le peuple, et non a servir d’instruments entre les mains de marionnettes politiques qui s’insultent à l’infini dans une cacophonie qui refroidit les ardeurs du peuple et fait le bonheur du pouvoir », explique t-il encore.
Il faut dire qu’ici les étudiants se servent de l’expérience malheureuse des trois dernières marches auxquelles a appelé la CNDC au cours du mois de février dernier et que le peuple, en dépit de sa rage d’en découdre avec le régime des généraux, a regardé béatement, curieusement sans bouger le petit doigt. Il reste a savoir maintenant si les jeunes officiers, les étudiants et les jeunes d’une façon générale sauront trouver les passerelles pour se regrouper autour du peuple comme un seul homme pour réaliser le changement auquel nous aspirons toutes et tous.

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